top of page

Christopher Fomunyoh"Nous avons mené plusieurs campagnes à travers le monde comme le'WIN WITH WOMEN"

Né en 1956 dans le village de Guzang-Batibo au Cameroun, il n'aurait jamais imaginé qu'un jour il arpenterait les couloirs de pouvoir de Washington DC et se battrait pour la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique. Et pourtant, ses parents, il y a quelques années, lui confiaient qu'ils n'auraient jamais pensé que leur fils aîné deviendrait un acteur clé de la scène politique. Dans une interview AHOU ATTITUDE, il nous partage sa vision et explique pourquoi la représentation des femmes dans tous les secteurs de la société est d'une importance capitale. Son parcours hors du commun inspire et nous rappelle que tout est possible lorsque l'on croit en ses rêves et que l'on se bat pour les réaliser.






Aujourd'hui politologue et directeur régional pour l'Afrique au NDI de Washington, DC (Institut national démocratique pour les affaires internationales), Ambassadeur pour la prévention de la faim et de l’insécurité alimentaire en Afrique, Christopher Fomunyoh collabore avec certaines des plus grandes personnalités du monde, telles que Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'État américaine, qui préside le conseil d'administration du NDI.

Entretien réalisé par Annick Nguessan





1/ Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre enfance ainsi que de votre parcours ?

J'ai grandi de manière tout à fait ordinaire, allant à l'école primaire puis au secondaire chez les missionnaires protestants, avant de poursuivre mes études au lycée de Bambili à Bamenda. En 1975, je me suis inscrit à l'université de Yaoundé, la capitale politique du pays, où j'ai obtenu une licence en droit. Après mes études, je suis allé à Douala, la capitale économique, à la recherche d'un emploi. À cette époque, les perspectives étaient optimistes pour les jeunes diplômés et j'ai été embauché en tant que cadre administratif à la Société Nationale des Eaux du Cameroun, puis en tant que cadre juridique à la Cameroon Airlines, la compagnie aérienne nationale qui était en concurrence avec d'autres grandes compagnies telles que Air Afrique et Ethiopian Airlines. Après quelques années, j'ai décidé de poursuivre mes études supérieures aux États-Unis et j'ai été admis à la prestigieuse faculté de droit de l'université de Harvard dans l'État du Massachusetts.



"MA MÈRE ETAIT UNE CHRETIENNE PRATIQUANTE DE SON VIVANT, ET MEME SI ELLE N'AVAIT PAS EU LA CHANCE D'ALLER A L'ECOLE A SON EPOQUE, ELLE TENAIT ABSOLUMENT A CE QUE SES ENFANTS FREQUENTENT LES MEILLEURES ECOLES"



Par ailleurs, je suis le tout premier Camerounais à avoir été admis dans le programme de troisième cycle en droit ou LL.M. de la Harvard Law School, en 1988. Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai poursuivi avec un programme de doctorat en sciences politiques à l'université de Boston, que j'ai obtenu en 1994. C'est ensuite que j'ai rejoint le NDI pour une carrière à laquelle je n'avais même pas pensé auparavant.



2/ Quelles femmes ont marqué cette période de votre vie?

Je dois avant tout citer ma mère qui était une chrétienne pratiquante et qui, bien qu'elle n'ait pas eu la chance de faire des études, était très engagée pour que ses enfants reçoivent une éducation de qualité. Son humanisme et sa générosité ont été une grande source d'inspiration pour moi. Elle avait toujours le cœur ouvert pour aider les personnes dans le besoin.



"POUR MOI, LES MUSICIENS SONT PORTEURS DE NOMBREUSES IDEES SUR LES PENSEES ET LES EXPERIENCES DES PEUPLES. EN LES ECOUTANT, ON S'OUVRE A DES ENCYCLOPEDIES EN MOUVEMENT, CERTAINES ETANT ANCIENNES ET D'AUTRES PLUS MODERNES."




En photo, il y a la mère de Christopher Fomunyoh, feu Mme Esther Fomunyoh, ainsi que son épouse, Mme Mary Anne Fomunyoh, deux femmes qui ont forgé sa vie.




Et puis, il y avait mes deux grands-mères, tant du côté paternel que maternel, qui étaient toutes deux des femmes au fort caractère. Dans le contexte des familles polygames d'Afrique, en particulier en milieu rural, les matriarches avaient souvent la responsabilité de s'occuper de leurs enfants et petits-enfants. Jusqu'à aujourd'hui, je ne peux que leur rendre hommage pour leur courage et leur détermination, elles m'ont beaucoup marqué et inspiré tout au long de ma vie.



3/ Enfant, avez-vous rêvé de travailler dans l'univers de la politique?


Pas du tout, surtout que j'ai grandi dans l'Afrique des partis uniques et des régimes militaires, sans aucun point d'attraction dans ce domaine. Au mieux, il y avait des mouvements étudiants et culturels, dans lesquels j'étais très actif dans ma région d'origine, ainsi qu'au lycée et à l'université de Yaoundé. Les gens disaient que mon dynamisme et mon leadership dans ces milieux laissaient présager un avenir prometteur et glorieux, sans savoir comment cela se manifesterait.

4/ Comment votre carrière a-t-elle démarré?


Ma carrière à Cameroon Airlines a commencé par simple curiosité de découvrir le secteur du transport aérien, qui était une nouveauté pour un enfant né dans un village éloigné du monde moderne. Cette compagnie m'a ensuite ouvert les yeux sur l'international grâce à ses activités sur plusieurs continents. Pour ma deuxième carrière, avec le National Democratic Institute for International Affairs (NDI), j'ai poursuivi cette opportunité avec détermination. La fin de mes études de doctorat a coïncidé avec divers changements politiques à travers le monde, tels que la chute de l'Union soviétique, la chute du mur de Berlin, la fin de l'apartheid en Afrique du Sud, la libération de Nelson Mandela et tous les efforts de démocratisation qui ont suivi. Dans un élan de panafricanisme, j'ai décidé de m'imposer l'obligation morale d'accompagner les miens sur le continent dans leurs efforts de démocratisation et j'ai postulé pour rejoindre cet institut qui était l'une des premières organisations à adopter une politique de soutien et d'assistance technique aux pays en transition démocratique. Pour être honnête, je pensais ne pas y rester plus de deux ou trois ans, le temps d'obtenir une expérience professionnelle avant de rentrer au Cameroun pour apporter une contribution plus directe au développement politique et économique de mon pays. Plus de deux décennies plus tard, notre continent, l'Afrique, continue de m'interpeller et je suis heureux de continuer à répondre présent.



"NOUS AVONS MENE PLUSIEURS CAMPAGNES A TRAVERS LE MONDE COMME LE 'WIN WITH WOMEN' QUI SIGNIFIE GAGNER AVEC LES FEMMES OU DES CAMPAGNES SUR LE CONTINENT POUR PRÉVENIR LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES EN POLITIQUE."



5/ Comment définiriez-vous votre travail au sein du NDI?

En tant que directeur régional et haut cadre de l'organisation, je participe à la conception de projets d'assistance technique destinés aux partenaires et aux autres acteurs engagés dans le renforcement et la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance. Je supervise également la mise en œuvre de ces projets par le personnel du siège à Washington DC et les équipes sur le terrain dans les pays où nous avons des représentations. C'est un travail enrichissant qui offre de nombreuses opportunités, car il nous permet de travailler au quotidien avec des militants socio-politiques, des acteurs de la société civile, des leaders de partis politiques et des élus au plus haut niveau. Mes collègues travaillant sur d'autres continents bénéficient également de ces opportunités, car le NDI dispose de bureaux dans 57 pays à travers le monde, répartis sur cinq continents. Notre travail est non-partisan et est financé par le Congrès américain et des bailleurs tels que l'Agence américaine pour le développement (USAID), ce qui signifie que nos activités ne coûtent rien aux structures ou aux pays d'accueil.



6/ L’égalité entre hommes et femmes est-elle importante pour vous ? Comment définissez-vous votre engagement quotidien sur ce sujet ? Que proposez-vous pour la défense des droits des femmes ?


En tant que représentant du NDI, l'égalité homme-femme est un enjeu primordial pour notre organisation. Nous avons donc une direction dédiée qui veille à ce que le volet genre soit intégré dans tous nos projets, afin de garantir la sensibilisation continue et l'accompagnement effectif de la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décision politique. Nous avons ainsi mené plusieurs campagnes de sensibilisation dans le monde entier, comme la campagne « Win with Women » (« gagner avec les femmes ») ou les campagnes visant à prévenir les violences faites aux femmes en politique. En outre, depuis 2020, le NDI a créé un Conseil sur la diversité, l'équité et l'inclusion, qui témoigne de l'importance de ces questions pour notre organisation. J'ai eu l'honneur d'être désigné co-président de ce conseil.



7/ Vos fonctions vous amènent à parcourir le monde et à intervenir auprès de différents gouvernements. Quels constats pouvez-vous faire en ce qui concerne la place des femmes dans la vie politique internationale, plus particulièrement en Afrique ?


Dans mes différentes interactions sur le continent africain, je constate malheureusement que la plupart de nos pays n'arrivent pas encore à accorder aux femmes un accès équitable au pouvoir décisionnel au plus haut niveau. On trouve des femmes militantes très dynamiques et actives à l'intérieur des partis politiques, mais très peu présentes dans les comités centraux ou bureaux politiques de ceux-ci. Par exemple, sur les centaines de chefs d'État que l'Afrique a connus au cours des 30 dernières années de démocratie, seules quatre femmes ont exercé cette fonction, dont une seule élue par voie d'élections multipartites et compétitives. C'est la même chose pour le pouvoir législatif, où la proportion de femmes élues reste très faible dans nos parlements ou Assemblées Nationales. Pourtant, les femmes constituent plus de 50 % de la population de nos pays, et on les retrouve, très brillantes et entreprenantes, dans les universités, les professions libérales et même dans le secteur privé. Certains pays comme le Rwanda et le Sénégal ont adopté un système de quotas, ce qui facilite la représentation législative des femmes, mais globalement, il y a encore beaucoup de travail à faire dans ce sens.



8/ Les femmes ont obtenu le droit de vote aux États-Unis en 1920. Quelle est leur place actuelle dans la vie politique américaine ?


Il est consternant de constater que, même dans les démocraties les plus établies, les femmes sont encore sous-représentées dans les hautes instances du pouvoir politique. Près d'un siècle après l'obtention du droit de vote, il a fallu attendre la première femme présidente de la Chambre des représentants et la première femme vice-présidente des États-Unis. Les données de l'Union interparlementaire indiquent que les États-Unis se classent au 77e rang sur 190 pays en termes de représentation féminine dans les législatures, ce qui est peu flatteur pour la première puissance démocratique mondiale.



9/ En France, les femmes politiques gagnent moins que leurs homologues masculins. Le même constat est-il vrai aux États-Unis ?


Oui, ces inégalités existent également aux États-Unis, ce qui souligne la nécessité de poursuivre les efforts de plaidoyer pour que les pratiques discriminatoires soient éliminées.



10/ Les scandales sexuels impliquant des politiciens semblent courants aux États-Unis. Que pensez-vous des mouvements tels que #MeToo, qui encouragent la prise de parole des femmes ?


Le mouvement #MeToo a eu un impact significatif en éveillant les consciences sur les préjudices subis par les femmes dans les milieux professionnels où les pressions injustifiées, telles que le harcèlement sexuel, ont empêché leur avancement de carrière. Il est temps que les femmes soient en mesure de dénoncer ces actes et que les auteurs soient tenus responsables. Il est également rassurant de savoir que les femmes sont soutenues dans leurs revendications par la société, qui ne tolère plus les abus et les comportements inacceptables du passé.


Il est vrai que les politiques ont souvent été les plus fautifs, mais le drame est que ces violences physiques, et même psychologiques, contre les femmes se retrouvaient dans tous les secteurs et professions. Il peut être difficile pour les femmes de trouver un équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle, par exemple entre être très occupée un dimanche et être libre un lundi matin, ou encore entre regarder les ordonnances présidentielles à la télévision un samedi soir et être libre toute la matinée.



11/ Vous collaborez avec de grandes femmes politiques, lesquelles vous ont le plus marqué?


J'ai de la chance dans mon travail de côtoyer régulièrement de grandes personnalités, dont beaucoup m'inspirent par leur vision, leur humanisme, leur courage et leur dévouement à obtenir une expansion des espaces de liberté dans leurs pays et à améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens. Ce sont des personnalités qui ont marqué l'histoire de leur pays respectif et qui m'impressionnent également par leur humilité et leur générosité dans le partage de leur savoir et de leur expérience. Parmi les femmes, je citerais Mme Ellen Johnson Sirleaf, ancienne présidente du Liberia, première femme élue présidente d'un pays africain, qui a sorti son pays d'une guerre civile et de clivages identitaires profonds pour le remettre sur les rails du développement économique et politique harmonieux et indépendant.




photo avec l’ancien président de Kosovo Jahjaga Atifeke et l’ancien président du Liberia Ellen Johnson Sirleaf dans la ferme de cette dernière à trois heures de route de la capitale Monrovia




Je pense aussi au Dr. Joyce Banda, cette dame, qui a eu à gérer une transition, compliquée au Malawi alors que Vice-président, elle devient présidente de la République au décès prématurée de son prédécesseur avec qui elle avait des relations de travail déjà difficiles. Je pense aussi à Mme Catherine Samba Panza qui a réussi une transition démocratique en République Centrafricaine jusqu’aux élections inclusives et crédibles pour une sortie de crises dans ce pays troublé, mais riche en ressources naturelles. Au-dehors de l’Afrique, je pense aussi à Mme Jahjaga Atifete, cette jeune dame qui, sans le vouloir au départ, s’est retrouvé au devant de la scène aux moments de grands bouleversement dans le Balkan et à l'éclatement de l’ancien Yougoslavie, a pu négocier l'émergence de Kosovo comme un état indépendant.




photo: C.F avec l’ancien président Goodluck Jonathan du Nigeria, l’ancien président Jahjaga Atifete du Kosovo, et l’ancien ministre des Affaires Etrangeres du Ghana Hannah Tetteh, tous observateurs des élections nationales au Liberia en 2018.




12/ Pourriez-vous nous citer deux femmes politiques dont vous appréciez le travail?

Je citerais d’abord Angela Merkel qui, d'origine modeste en ce qui était alors l’Allemagne de l’Est, a non seulement su conquérir le pouvoir dans une Allemagne réunifiée, mais elle a également su gérer ce pays pendant 16 ans en le rendant plus prospère et plus unifié, et cela, sans fracas ni arrogance démesurée. Je mettrais également dans cette catégorie Mme Madeleine Albright, ancienne Secrétaire d'Etat américaine et présidente du Conseil d'administration du NDI, qui, malgré avoir été réfugiée à deux reprises dans son enfance, a su gravir tous les échelons de l'académie et du monde politique pour devenir la première femme à occuper ce poste dans l'histoire américaine.




C.F avec Mme Madeleine Albridgt et Mme Marie-Madeleine Kalala (ancien ministre de droits humains en RDC) en 2004, lors de la convention du parti Démocrate à Boston, USA.




Aujourd'hui, elle est toujours simple et accessible, donne des cours de professorat à l'université de Georgetown et se soucie toujours du sort des plus démunis parmi nous. Des relations de ce genre obligent inévitablement au plus grand respect et à l'admiration pour ces leaders du monde, et en plus ce sont des femmes.



13/ Jackie Kennedy, Michelle Obama, Hillary Clinton (ancienne Secrétaire d'État des États-Unis) et aujourd'hui Kamala Harris, les femmes en politique américaine ont été une source d'inspiration pour de nombreux designers. Être femme et féminine est-il un atout ou un obstacle pour réussir dans ce milieu encore largement dominé par les hommes ?


Heureusement que le monde évolue et aujourd'hui, une femme féminine, dotée de caractère ou de beauté, et qui attire l'œil du designer par son élégance, est également respectée pour ce qu'elle apporte et trouvera toujours sa place en politique. De plus, le monde se rajeunit et nous devons garder à l'esprit que les jeunes, qui constituent de plus en plus la grande majorité des électeurs, regardent toujours du côté des designers pour déterminer leur attachement à tel ou tel candidat.


Il est vrai que pour beaucoup, Jackie Kennedy reste une légende de beauté et d'élégance dans les hautes sphères de la politique américaine, même si la disparition subite et prématurée de son mari, le président John F. Kennedy, a freiné son élan. Depuis les années 60 de Jackie et John Kennedy, le monde a également évolué et aujourd'hui, une femme féminine, dotée de caractère ou de beauté, peut attirer l'œil du designer par son élégance tout en étant respectée pour ce qu'elle apporte en politique. De plus, le monde se rajeunit et nous devons garder à l'esprit que les jeunes, qui constituent de plus en plus la grande majorité des électeurs, regardent toujours du côté des designers pour déterminer leur attachement à tel ou tel candidat.



"IL A FALLU PRESQUE 100 ANS, DONC UN SIECLE DEPUIS L'OBTENTION DU DROIT DE VOTE, POUR VOIR UNE FEMME PRESIDENTE DE LA CHAMBRE BASSE DU CONGRES AMERICAIN."





Christopher Fomunyoh est accompagné de sa fille Christina Fomunyoh qui s'intéresse autant que son père au rôle primordial des femmes dans les affaires internationales et en politique. Étudiante à l'Université d'État de Pennsylvanie, elle est très active dans les mouvements étudiants sur le campus. Déjà pendant ses années de lycée à Arlington, en Virginie, elle a été élue présidente des étudiants ; l'une des rares femmes noires américaines à occuper ce poste depuis l'ouverture de ce lycée d'élite en banlieue de Washington en 1957.



N'oublions pas que lors de l'élection présidentielle américaine de 2016, Hillary Clinton avait obtenu presque trois millions de voix de plus que Donald Trump, même si le système du collège électoral l'a empêchée de devenir présidente de la République. Quant à Michelle Obama, déjà hautement appréciée comme première dame des Etats-Unis, elle reste très populaire ; la preuve en est qu'en 2020, pour la troisième année consécutive, elle a été plébiscitée comme l'américaine la plus admirée. Voilà une grande dame, avocate de son état et ancienne de la prestigieuse Université de Harvard, qui a su imposer son propre style à la Maison Blanche avec élégance et simplicité, et qui continue d'inspirer respectabilité et admiration. À vrai dire, Michelle Obama est encore toute jeune, relativement parlant, et je me dis que son avenir est encore plein d'influences positives sur la société américaine et l'humanité en général. En tant que fan et ancien camarade de la même faculté de droit à Harvard, je lui souhaite cela avec beaucoup d'enthousiasme.



14/ Quelle définition pourriez-vous attribuer à l'élégance ? Quelle est la tenue féminine par excellence selon vous ?


À mon sens, l'élégance consiste à savoir s'habiller et se présenter de manière cohérente avec sa personnalité, ce qui projette une harmonie parfaite de son être. Pour les personnes extérieures, une telle tenue évite tout contraste flagrant et suscite respect, admiration et considération. Bien sûr, les tenues féminines peuvent varier selon les cultures, les coutumes et les traditions. Toutefois, de manière générale, la meilleure tenue féminine est celle qui permet à la personne de se sentir le plus à l'aise possible dans le milieu dans lequel elle se trouve.


" IL FAUT Y ALLER. IL FAUT FONCER COMME ON PEUT. DEPUIS LA CONFERENCE DE BEIJING EN 1995, DES OPPORTUNITES S'OUVRENT AUX FEMMES ET SE CONQUIERENT."








15/ En quoi consiste votre quotidien (votre routine quotidienne, votre hygiène de vie en général) ? Et comment entretenez-vous votre forme ?


En dehors des heures de travail, j'aime écouter de la musique, en particulier de la musique africaine. Pour moi, les musiciens sont porteurs de nombreuses idées sur les pensées et les expériences des peuples. En les écoutant, on s'ouvre à des encyclopédies en mouvement, certaines étant anciennes et d'autres plus modernes. J'aime aussi marcher, ce qui me permet de réfléchir dans un espace libre et proche de la nature. En ce qui concerne mon hygiène de vie, j'essaie de maintenir un équilibre en mangeant sainement et en faisant régulièrement de l'exercice. J'essaye également de m'assurer d'avoir suffisamment de sommeil et de temps pour me détendre et passer du temps avec ma famille et mes amis.

En photo, Christopher Fomunyoh et son épouse Mary Anne Fomunyoh, ainsi que leur fille Christina Fomunyoh.



16/ En tant qu'homme, quelle est votre tenue préférée ?


Bien que le costume-cravate soit de rigueur pour les besoins professionnels, j'aime m'habiller en tenue africaine, que certains appellent traditionnelle. Lorsque je participe à des fêtes aux États-Unis, je porte souvent ce type de vêtements pour promouvoir notre culture et rappeler à la jeune génération d'immigrés de ne jamais oublier leurs racines. Lorsque je vais au Cameroun ou dans d'autres pays du continent, les gens sont heureux de me voir en tenue traditionnelle, car cela montre que je suis profondément en phase avec mes racines, ancrées dans la terre de nos ancêtres.






En photo Christopher Fomunyoh en tenue traditionnel dans le Nord Cameroun






17/ Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui, comme vous, souhaitent réussir dans le milieu de la politique ?


Il faut y aller, foncer autant que possible. Depuis la conférence de Beijing en 1995, de nombreuses opportunités s'ouvrent aux femmes et sont à conquérir. La résolution 1325 du Conseil de Sécurité de 2000 prône une égalité d'opportunités pour les femmes dans les questions de paix, de sécurité, de développement et humanitaires. La gouvernance est l'ensemble de tout cela et, dans l'ère de la démocratie, cela passe par des élections compétitives. Les barrières du passé doivent être mises de côté pour permettre une participation effective des femmes. Je les encourage et je félicite celles qui osent et réussissent à se frayer un chemin.



18/ Quels sont vos projets à venir ?


Ma liste est longue, mais je vais en citer deux. Mon premier objectif est de rentrer au pays et de devenir plus présent en Afrique pour pouvoir apporter une contribution significative à l'épanouissement du continent en valorisant toutes les connaissances et les relations que j'ai accumulées ces dernières années. Mon deuxième objectif est d'intensifier les interventions humanitaires dans le cadre d'une fondation familiale qui œuvre en ce sens (www.tffcam.org). Pour un pays comme le Cameroun, qui traverse des moments difficiles avec une guerre fratricide, les défis humanitaires vont grandissants et vont nécessiter des efforts impeccables pour rétablir une certaine normalité dans la vie de mes concitoyens.


En photo Christopher Fomunyoh dans son village natal de Guzang, Cameroun, avec les jeunes pendant les vacances d’été.



19/ Le Mot de la fin

Mes remerciements chaleureux à vous pour l’initiative de ce magazine, et toutes les initiatives que vous avez entrepris pour projeter l’Afrique dans toute sa diversité, y compris par rapport à la place des femmes. Je vous félicite aussi pour le travail en faveur des femmes. Vous faites la fierté du continent et nous vous souhaitons le plein succès dans vos actions.

Crédits photos Christopher Fomunyoh







POUR PLUS D'INFORMATION SUR CHRISTOPHER FOMUNYOH, CLIQUEZ CI DESSOUS:












38 vues0 commentaire
bottom of page